FRANK WOHLFAHRT

Frank WOHLFAHRT 1942- 2010.

Deuxième fils d’une fratrie de sept garçons Frank naît en plein bombardements, à L’Hôpital en Moselle ou son père est pasteur. En 1949 la famille s'installe à Saverne en Alsace. A 17 ans il entre à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg déjà forgé, en autodidacte, d'une culture artistique instruite des grands maîtres (Gauguin, Van Gogh, Modigliani, Bonnard, Leonard de Vinci, Michel-Ange et plus tard de Francis Bacon). En 1961 il part faire son service militaire en pleine guerre d'Algérie. A son retour il entre à l’école nationale des Beaux -arts de Paris et fréquente l’atelier du peintre graveur Jean Delidech.

Il installe ses premiers ateliers en Alsace, le premier à Ottersthal, années de construction personnelle, de son mariage avec Marie Christine, de travail et de maturation de sa peinture, puis  à Singrist. En 1977 il crée l’association « L’Estampe du Rhin » qui réunit plus d’une soixantaine de graveurs.

L’élévation se produira à partir de 1983 dans son nouvel atelier, installé sur sa péniche « Le chien caillou », amarrée dans le quartier de la Petite France à Strasbourg, ponctuée par plusieurs événements importants dans sa vie, l’obtention en 1985 de la Bourse de la Fondation Goethe et simultanément, sa nomination au poste de chef de l’atelier de peinture de l’école des Arts décoratifs de Strasbourg. Il expose alors en France et à l’étranger. 

C'est de sa péniche qu'il sauve des eau et recueille Birdy la première corneille blessée (tableau Birdy dans la chambre du même nom), un lien incroyable s'instaure entre les deux jusqu’à l'arrivée d'Edgar la seconde corneille, elle aussi blessée et recueillie par Frank. Edgar jaloux élimine son rival et ne quitte  plus Frank. La corneille se laissera mourir quelques semaines avant la mort du peintre.

Il rejoint Paris en 1990 accompagné de sa nouvelle compagne Angela et en parallèle la Normandie à Douville-sur-Andelle  dans une ancienne usine de jouets ou il se construit un art de vie "à la japonaise" (qu’il adoptera jusqu’à la fin de son existence).

Puis, tout en gardant son atelier de la rue de Belleville à Paris il quitte la Normandie et s'installe dans le Poitou à Pamproux ou il a pour projet de restaurer une bastide.

Disparu en 2010, avec les fragrances colorées des roses de mai, Frank Wohlfahrt, formé aux Arts Décoratifs de Strasbourg (où il fut professeur) ainsi qu’aux Beaux-arts de Paris, s’employa à faire de sa vie une oeuvre, sans jamais faire de concession à l’air du temps.

Frank Wohlfahrt utilise tous les moyens qui sont à sa disposition pour s'exprimer et réaliser tapisseries, dessins, peintures, décors, laques, sculptures, estampes –

Personnalité hors normes c’est avec une maîtrise aboutie de toutes les techniques, que le talent protéiforme de Frank Wohlfahrt a su trouver son mode d’expression, outre la pratique de la peinture à l’huile, au travers de la gravure, de la sculpture et de la laque, de la peinture sur verre ou de la peinture encaustique.
"Son oeuvre est inscrite dans une vérité de l’émotion où la peinture n’est pas une évocation mais une invocation, comme une forme de quête métaphysique avec ce sentiment « de devoir faire de la peinture, quelque chose qui soit de l’ordre de la Consolation »
Consolation d’un monde où l’art salvateur transcende la fureur des Hommes en « appelant les choses à exister, les extraire du néant dans l’espace de la toile ».
L’oeuvre est guidée par son sujet, la peinture du corps humain et les compositions de figures. 

Au mouvement des corps, la composition donne sa mesure , laissant éclater toute l’harmonie des couleurs déployant sur la toile de multiples compositions lyriques, sensuelles et robustes, au gré desquelles des corps s’enchevêtrent, dans l’intimité ou la tendresse, dans la lutte ou la résignation, héritées des principes puisés à la lecture du Traité de Peinture de Léonard de Vinci pour lequel - l’ensemble, est ce qui représente à la vue l’union de toutes les parties d’un corps dans la proportion qui lui est propre, et la grâce de l’ensemble naît des rapports et de l’harmonie des mouvements- . »